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Pauvrésie poétique

Publié le | jeudi 28 octobre 2010 | Commentaires fermés sur Pauvrésie poétique

Je suis arrivé en retard
À mon examen de guitare

J’avais perdu mes clés de voiture
Je les cherchais au milieu d’une hypo
Et sous mon hirsute chevelure (*)
De sucre manquait mon cerveau
Je ne les trouvai point
Coquines, derrière la ceinture
Elles se dissimulaient fort bien
Lorsque sur elles je mis enfin
Une main pleine d’injures
Je pus en route mettre la voiture

Sur le pont qui mène à Granby
Annick me téléphona
Christian m’avait fait demander
Un feu orange je brûla

J’arrivai finalement
De fausses excuses, je dégouttai
Le Christian ouf était patient
Dans la classe je m’engouffrai

Je dévêtis mes guitares
Sur la chaise posai mon séant
J’attendis patiemment
Le signe de départ

Je commençai par l’interprétation de « Autumn leaves », qu’effrontément en binaire je jouai. Je ne me sentais pas d’humeur ternaire en cette belle après-midi d’octobre. (Je me sentais complètement primaire en réalité…) Lors des quelques premiers accords, mes doigts frolèrent de manquer les cases. Cela faisait au moins une demi-heure que je n’avais point joué. Il fallait que mes doigts et le manche refassent connaissance… (comme dans Avatar lorsqu’ils relient leurs queues aux antennes) Je livrai la chanson, du début à la fin, en somme une belle prestation !

Ensuite, ce fut au tour de tous les accords de Do et de Sol que par coeur, je devais connaître… trou de mémoire pour le second renversement du G Maj 7. Je ne pu m’empêcher de lâcher un : « gros niaiseux ». À ces mots puisés à même mon coeur, Christian sursauta. Je lui dis : « excuse-moi, je m’auto-insulte »… Il me dit en riant : « Tu le connais, tu viens de le jouer, c’était le troisième accord d’Autumn Leaves… » C’est ce que j’appelle un « glitch cérébral ». Tous les autres accords, je les ai réussis, j’ai juste systématiquement et obstinément inversé les Min7b5 avec les Dim7. Faut dire qu’ils sont presque jumeaux à un grain de beauté près. Après tout, on peut très bien connaître quelqu’un avant de savoir son prénom et son signe astrologique.

(*) Au fait, vous avais-je dit que sur ma tête, armée de ciseaux, Annick, coiffeuse de son métier, récemment s’était promenée ?
Dans la classe, on a également un luthier : Hubert et une herbivore, euh… je veux dire une herboriste : Ève-Marie. C’est quand même pratique.

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