Le soleil s’est levé à 5h17
Publié le | vendredi 3 septembre 2010 | Commentaires fermés sur Le soleil s’est levé à 5h17
Vendredi, 5h17 du matin, je retourne à Waterloo. Je conduis lentement car je n’ai plus la force d’appuyer sur la pédale d’accélérateur. Sur celle de frein non plus d’ailleurs…
Je suis exténué ! De temps en temps je croise un banc de brume, une bruine rosée, une vache, un cheval, un moustique, une otarie… non, ce n’est pas vrai, elle, c’était sûrement la fatigue qui me jouait un tour.
Ce que je pense être une libellule, finit ses jours en purée gluante et verdâtre sur le pare-brise…
Les fenêtres de la voiture sont baissées, la fraîcheur qui s’engouffre fait un bien fou à mon corps, en plus, elle sent bon cette nature qui ouvre ses bras à l’imminent soleil ! À l’est, la nuit commençait à se désagréger dans un magma orangé criblé de hublots bleu-pâles derrière lesquels le jour semblait danser… Bref, une ratatouille de ciel en train de bouillir…
Le faisceau des phares agonisait doucement n’ayant plus de ténèbres à ingurgiter : l’aube prenait de l’assurance. Moi, j’avais besoin de dormir dans les draps du monde qui s’éveillait … Il ne me restait que deux heures ! Deux heures comateuses et pneumatiques sauce matelas !
Ensuite, prendre une douche, me mettre une touche de maquillage pour dissimuler mes cernes, et affronter le chemin en sens inverse en espérant que mes paupières échappent à la gravité terrestre…
***
Vendredi, 5h17 du matin, je retourne à Waterloo. Je conduis lentement car la pédale d’accélérateur est plus costaude que mon pied. La fatigue coule dans mes veines en assommant mes globules… mon cerveau s’imbibe de quelque chose qui ressemble à la neige qui envahit les écrans de télé en fin de programmes.
Mes yeux s’agrippent à la double ligne jaune au milieu de la route qui défile sous mon envie de dormir…