Vendredi, 5h17 du matin, je retourne \u00e0 Waterloo. Je conduis lentement car je n\u2019ai plus la force d\u2019appuyer sur la p\u00e9dale d\u2019acc\u00e9l\u00e9rateur. Sur celle de frein non plus d\u2019ailleurs\u2026<\/p>\n
Je suis ext\u00e9nu\u00e9 ! De temps en temps je croise un banc de brume, une bruine ros\u00e9e, une vache, un cheval, un moustique, une otarie\u2026 non, ce n\u2019est pas vrai, elle, c\u2019\u00e9tait s\u00fbrement la fatigue qui me jouait un tour.<\/p>\n
Ce que je pense \u00eatre une libellule, finit ses jours en pur\u00e9e gluante et verd\u00e2tre sur le pare-brise\u2026<\/p>\n
Les fen\u00eatres de la voiture sont baiss\u00e9es, la fra\u00eecheur qui s\u2019engouffre fait un bien fou \u00e0 mon corps, en plus, elle sent bon cette nature qui ouvre ses bras \u00e0 l\u2019imminent soleil ! \u00c0 l\u2019est, la nuit commen\u00e7ait \u00e0 se d\u00e9sagr\u00e9ger dans un magma orang\u00e9 cribl\u00e9 de hublots bleu-p\u00e2les derri\u00e8re lesquels le jour semblait danser\u2026 Bref, une ratatouille de ciel en train de bouillir\u2026<\/p>\n
Le faisceau des phares agonisait doucement n\u2019ayant plus de t\u00e9n\u00e8bres \u00e0 ingurgiter : l\u2019aube prenait de l\u2019assurance. Moi, j\u2019avais besoin de dormir dans les draps du monde qui s\u2019\u00e9veillait \u2026 Il ne me restait que deux heures ! Deux heures comateuses et pneumatiques sauce matelas !<\/p>\n
Ensuite, prendre une douche, me mettre une touche de maquillage pour dissimuler mes cernes, et affronter le chemin en sens inverse en esp\u00e9rant que mes paupi\u00e8res \u00e9chappent \u00e0 la gravit\u00e9 terrestre\u2026<\/p>\n
***<\/p>\n
Vendredi, 5h17 du matin, je retourne \u00e0 Waterloo. Je conduis lentement car la p\u00e9dale d\u2019acc\u00e9l\u00e9rateur est plus costaude que mon pied. La fatigue coule dans mes veines en assommant mes globules\u2026 mon cerveau s\u2019imbibe de quelque chose qui ressemble \u00e0 la neige qui envahit les \u00e9crans de t\u00e9l\u00e9 en fin de programmes.<\/p>\n
Mes yeux s\u2019agrippent \u00e0 la double ligne jaune au milieu de la route qui d\u00e9file sous mon envie de dormir\u2026<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
Vendredi, 5h17 du matin, je retourne \u00e0 Waterloo. Je conduis lentement car je n\u2019ai plus la force d\u2019appuyer sur la p\u00e9dale d\u2019acc\u00e9l\u00e9rateur. Sur celle de frein non plus d\u2019ailleurs\u2026 Je suis ext\u00e9nu\u00e9 ! De temps en temps je croise un banc de brume, une bruine ros\u00e9e, une vache, un cheval, un moustique, une otarie\u2026 non, ce n\u2019est pas vrai, elle, c\u2019\u00e9tait s\u00fbrement la fatigue qui me jouait un tour. Ce que je pense \u00eatre une […]<\/p>\n","protected":false},"author":2,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"ngg_post_thumbnail":0,"footnotes":""},"categories":[1],"tags":[],"yoast_head":"\n